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Impôt sur le revenu : Comment calculer les frais réels ?

L’impôt sur le revenu est un incontournable de la fiscalité des particuliers, demandant chaque année aux contribuables de déclarer leurs revenus afin de contribuer au budget de l’État. Pourtant, si tous connaissent ce devoir citoyen, nombreux sont ceux qui ignorent qu’il est possible de déduire certaines dépenses, qualifiées de « frais réels », afin d’alléger sa facture fiscale. Ces déductions correspondent aux dépenses engagées par le contribuable pour l’exercice de son activité professionnelle, mais comment les calculer précisément ? Comment s’assurer de leur validité ? Et surtout, sont-elles toujours avantageuses par rapport à la déduction standard de 10% ?

Découvrez tout ce que vous devez savoir sur les frais réels ceci vous aidera à démystifier ce levier d’optimisation fiscale.

 

Qu’est-ce que les frais réels ?

Les frais réels représentent l’ensemble des dépenses effectivement engagées par un contribuable dans le cadre de son activité professionnelle. Ces dépenses, nécessaires à l’exercice de la profession, peuvent être déduites du revenu imposable, à condition d’être dûment justifiées par des factures, des reçus ou tout autre document probant. Les frais réels couvrent un éventail de postes de dépenses, allant des frais kilométriques liés aux déplacements professionnels en véhicule personnel, aux frais de formation, en passant par les dépenses liées au télétravail ou l’achat de matériel professionnel. Opter pour la déduction des frais réels à la place du forfait automatique de 10 % implique une démarche rigoureuse de conservation des justificatifs, mais offre, dans bien des cas, une opportunité d’alléger de manière significative la charge fiscale.

 

 

Quels frais sont déductibles ?

La déduction des frais réels permet au contribuable d’alléger la charge fiscale liée à son impôt sur le revenu. Ces dépenses, qui doivent avoir un caractère professionnel, doivent être clairement distinguées des dépenses à caractère personnel. Ainsi, il est essentiel de bien comprendre chaque catégorie de frais pour optimiser sa déclaration fiscale.

Frais kilométriques

Ces frais reflètent les coûts associés aux déplacements professionnels effectués avec un véhicule personnel. Il ne s’agit pas uniquement des frais de carburant, mais également de l’usure du véhicule, de l’entretien, des assurances et autres coûts liés à son utilisation. Pour être déductibles, ces déplacements ne doivent pas être couverts par un remboursement de l’employeur.

Frais de repas

Dans certaines conditions, les frais de repas peuvent être déduits. Cela est particulièrement pertinent si, en raison de contraintes professionnelles, vous êtes dans l’obligation de manger à l’extérieur et que vous ne bénéficiez pas d’une indemnité repas ou que cette dernière ne couvre pas l’intégralité de la dépense.

Frais de formation

La formation continue est essentielle pour de nombreux professionnels. Les frais engagés pour des formations directement liées à l’exercice de votre profession, comme l’inscription, le matériel pédagogique ou les déplacements, peuvent être déduits. Cependant, il est crucial que ces formations visent à améliorer vos compétences professionnelles et non à en acquérir de nouvelles pour une reconversion.

Achats de matériel et fournitures

Que ce soit un ordinateur, un logiciel, des fournitures de bureau ou tout autre matériel nécessaire à l’exercice de votre activité, ces achats peuvent être déduits en tant que frais réels. Toutefois, il faut veiller à ce que ces outils soient majoritairement utilisés à des fins professionnelles.

Dépenses liées au télétravail

Avec l’évolution des modes de travail, le télétravail est devenu courant. Ainsi, une partie des dépenses liées à votre espace de travail à domicile peut être déduite : une fraction du loyer ou de la taxe foncière, les coûts d’électricité, de chauffage ou encore d’internet, proportionnellement à l’utilisation professionnelle de ces services.

Cotisations syndicales

Les cotisations versées aux syndicats représentatifs sont déductibles du revenu imposable. Elles participent au bon fonctionnement du dialogue social dans l’entreprise ou la branche professionnelle.

Il est essentiel de rappeler que cette liste n’est pas exhaustive. En effet, selon les métiers et les situations particulières, d’autres frais peuvent être déductibles. Cependant, quelle que soit la dépense, il est primordial de pouvoir la justifier à travers des factures, des reçus ou tout autre document en cas de demande de l’administration fiscale.

 

une voiture blanche

 

Comment calculer les frais réels ?

La déduction des frais réels exige une rigueur particulière pour s’assurer que les montants déduits sont précis et justifiables. Voici comment décomposer et calculer certains de ces frais :

  • Frais kilométriques : L’administration fiscale propose un barème kilométrique qui sert de référence pour estimer les coûts réels engendrés par l’utilisation d’un véhicule pour des déplacements professionnels. Ce barème intègre divers éléments :
    • Amortissement du véhicule : Représentation de la dépréciation de la valeur du véhicule avec le temps et l’usage.
    • Carburant : Estimation des dépenses de carburant en fonction du type de véhicule et de sa consommation.
    • Assurances : Prise en compte du coût moyen des assurances auto.
    • Réparations et entretien : Coûts associés aux révisions, changements de pièces, etc.

    Le barème varie selon la puissance fiscale du véhicule et le type de carburant (essence, diesel, électrique). Pour déterminer le montant à déduire, multipliez le nombre de kilomètres parcourus à des fins professionnelles par le taux du barème correspondant à votre véhicule.

    Exemple : Si vous avez parcouru 10 000 km avec un véhicule de 6 CV fiscaux, et que le taux du barème est de 0,68 €/km, le montant déductible est de 10 000 x 0,68 = 6 800 €.

  • Frais de repas : Les frais de repas peuvent rapidement s’accumuler, surtout si vous êtes souvent en déplacement ou si vous ne pouvez pas rentrer chez vous pour déjeuner. Pour simplifier le processus, l’administration fiscale propose un forfait repas. En 2022, ce montant s’élevait à 4,85 €. Cependant, si vous avez conservé toutes vos factures et que vos dépenses réelles de repas sont supérieures au forfait, vous pouvez déduire le montant exact plutôt que le forfait.
  • Autres frais : La catégorie « autres frais » englobe une variété de dépenses. Pour les frais liés au télétravail par exemple, la méthode la plus couramment adoptée est la déduction proportionnelle. Si, par exemple, 10 % de la surface totale de votre logement est dédiée au télétravail, alors vous pouvez déduire 10 % de votre loyer (ou de votre prêt immobilier), de vos charges, de votre électricité, etc. Il est essentiel de conserver tous les justificatifs et factures associés à ces dépenses pour les présenter en cas de contrôle fiscal.

Il est crucial de se tenir informé des évolutions des barèmes et des règles fiscales. Ces éléments peuvent varier d’une année sur l’autre, impactant directement le montant de vos déductions.

 

Dans quels cas les frais réels sont intéressants ?

Les frais réels sont particulièrement intéressants pour ceux qui engagent des dépenses professionnelles significatives, régulières et facilement justifiables. Toutefois, avant de choisir cette option, il est essentiel de comparer le montant potentiellement déductible avec le forfait d’abattement automatique de 10% pour s’assurer de son avantage.

 

Comment déclarer les frais réels ?

La déduction des frais réels lors de votre déclaration d’impôts est une démarche qui nécessite précision et organisation. Elle vous permet d’obtenir une réduction de votre base imposable en fonction des dépenses engagées pour l’exercice de votre activité professionnelle.

Processus de déclaration

Lorsque vous complétez votre déclaration de revenus, repérez la section réservée aux frais réels. Vous y inscrirez le montant total des frais que vous souhaitez déduire. Il n’est pas nécessaire de fournir les justificatifs en même temps que la déclaration, mais il est crucial de les conserver car l’administration fiscale peut vous les demander.

Durée de conservation des justificatifs

La législation fiscale impose de conserver vos justificatifs (factures, notes, reçus, etc.) pendant une période minimale de 3 ans à partir de la date de la déclaration. Ces documents doivent être prêts à être présentés en cas de contrôle fiscal.

Déduction forfaitaire

Si vos frais réels sont inférieurs à 10 % de vos revenus, l’administration fiscale appliquera automatiquement une déduction forfaitaire de 10 %. Il est donc important de faire vos calculs avant de choisir la déduction des frais réels. Si vos dépenses ne dépassent pas ce seuil, la déduction forfaitaire sera plus avantageuse pour vous.

 

des mains avec une calculatrice

 

À quoi faut-il faire attention ?

Lorsqu’il s’agit de la déduction des frais réels dans votre déclaration de revenus, plusieurs éléments méritent une attention particulière pour éviter tout désagrément fiscal :

Comparaison annuelle :

    • Variabilité de la situation : Votre situation financière et professionnelle peut changer d’une année à l’autre. Que ce soit en raison d’un changement de poste, d’une mobilité professionnelle, d’un investissement dans du matériel ou d’une situation personnelle modifiée (comme le télétravail), ces changements peuvent influencer vos dépenses.
    • Évolution législative : Les lois fiscales et les barèmes, notamment le barème kilométrique, sont susceptibles d’être revus chaque année. Il est essentiel de se tenir informé de ces modifications pour s’assurer que vos déductions sont toujours conformes aux attentes de l’administration fiscale.
    • Analyse comparative : Avant de choisir la déduction des frais réels, il est préconisé d’effectuer une analyse comparative avec la déduction forfaitaire de 10 %. Cela vous permettra de choisir l’option la plus avantageuse selon votre situation spécifique.

Exigence de rigueur :

    • Preuves indispensables : L’essence même de la déduction des frais réels repose sur l’authenticité et la vérifiabilité des dépenses. Vous devez être capable de prouver chaque déduction à l’aide de justificatifs tangibles.
    • Risques liés aux négligences : Un simple oubli, une facture égarée ou une estimation approximative peuvent se transformer en problèmes majeurs lors d’un contrôle fiscal. Ces erreurs peuvent entraîner des redressements, des pénalités ou des intérêts de retard.
    • Organisation optimale : Pour éviter de tels désagréments, il est essentiel de mettre en place un système d’archivage efficace. Que ce soit via un classeur papier traditionnel ou un système de stockage numérique sécurisé, l’objectif est de pouvoir accéder rapidement à n’importe quel justificatif en cas de besoin.

En conclusion, bien que la déduction des frais réels puisse offrir d’importantes économies fiscales, elle exige une organisation sans faille et une connaissance approfondie des exigences fiscales. Une mise à jour régulière et une veille informative peuvent vous aider à maximiser vos déductions tout en restant en conformité avec la législation en vigueur.

 

En conclusion, la déduction des frais réels peut permettre de significativement diminuer son impôt sur le revenu. Toutefois, cette option demande une bonne organisation pour conserver et justifier chaque dépense. Avant de faire votre choix, comparez les deux méthodes (frais réels et déduction forfaitaire) afin d’opter pour la plus avantageuse.

 

Pour aller plus loin :

Comment contester le montant de votre impôt sur le revenu ?

Quelle déduction fiscale lorsque l’on aide ses parents ?

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